Aller au contenu
Retour à l'aperçu

Les partis tunisiens signent une charte pour une compétition électorale loyale

Publié le 04-07-2019
Temps de lecture 2 minutes
  • Actualités

2019 est une année importante pour la politique tunisienne, les électeurs devant élire une nouvelle Assemblée nationale et un nouveau président en octobre. Avant cela, il est essentiel que tous les partis connaissent les règles du jeu et adhèrent aux principes démocratiques. Sans cette condition préalable, les perspectives d'avenir démocratique de la Tunisie sont menacées.

Depuis 2016, le partenaire du NIMD, CEMI Centre des Etudes Méditerranéennes et Internationales Tunisie (CEMI), a accueilli une plateforme de dialogue pour les partis politiques tunisiens, qui se réunit régulièrement pour discuter des développements politiques et renforcer la confiance entre les partis. À l'approche des élections de cette année, le CEMI a organisé une série de sessions spéciales de dialogue entre les partis afin de créer des conditions équitables et de favoriser le respect mutuel entre les partis politiques tunisiens pendant les élections.

Fin mai, 12 des plus grands partis tunisiens, dont Mashrouu Tounes, Nidaa Tounes, Ennahdha, Afek Tounes et le Courant Populaire, se sont réunis pour signer le document issu de ce dialogue : La Charte de la concurrence électorale loyale.

En plus de servir de base à la conduite des partis pendant les élections, la charte sert également à consolider la culture du dialogue et à créer un environnement politique transparent et démocratique entre les cycles électoraux. Les points en question sont les suivants :

  1. S'engager à respecter les règles de la compétition électorale démocratique pendant le processus électoral ;
  2. Refuser toute forme de violence ou tout autre comportement irrévérencieux à l'égard des candidats, contraire aux principes démocratiques ;
  3. S'engager à respecter les règles de la campagne électorale fixées par la loi électorale et se concentrer sur leurs programmes, leurs projets et leurs alternatives politiques, économiques et sociales ;
  4. S'efforcer de respecter le principe d'une couverture médiatique équitable et d'un accès équitable à tous les partis politiques ;
  5. Ne pas utiliser les ressources de l'État pendant la campagne électorale, ce qui implique l'impartialité de l'administration et des institutions religieuses et éducatives ;
  6. Opérer en toute transparence dans le cadre du financement de leur campagne électorale ;
  7. S'engager à ne pas intervenir dans les missions menées par la Haute Autorité Indépendante pour les Élections (ISIE) et à soutenir sa transparence tout au long du processus électoral ;
  8. Inciter la Haute Autorité Indépendante des Élections (ISIE), l'Autorité de la Communication Audiovisuelle, la Cour des Comptes et les organismes/institutions concernés à travailler en collaboration pour garantir les droits des candidats et les meilleures conditions possibles pour la délégation d'observateurs, conformément aux lois électorales et aux règles de la compétition démocratique pour des élections crédibles et pour renforcer la confiance du public dans le processus ;
  9. Signaler toute violation des règles et toute activité frauduleuse aux autorités compétentes afin de préserver le processus électoral et sa transparence.

Cette liste de promesses constitue un engagement remarquable, surtout si l'on considère le nombre de parties impliquées dans le dialogue. Les médias internationaux ont assisté à la cérémonie pour recueillir l'avis des chefs de parti sur ce qui sera l'une des élections les plus suivies de 2019. Plusieurs années s'étant écoulées depuis le printemps arabe et la Tunisie étant souvent citée comme un exemple de réussite de ce bouleversement politique, nombreux sont ceux qui espèrent voir une réaffirmation de la transition démocratique du pays en octobre prochain.