Changement politique : Comment continuer à lutter pour une démocratie inclusive en Colombie ?

Alors que le président et le Congrès colombiens entrent en fonction, notre directrice nationale pour la Colombie, Ángela Rodríguez, nous fait part de ses espoirs pour le nouveau mandat politique.

La Colombie sort d'une période électorale riche en tensions.

Les élections ont souvent été une période de violence dans notre histoire. Les dernières élections présidentielles ont été marquées par une polarisation extrême dans mon pays, aggravée par les rumeurs de fraude électorale qui ont circulé avant et après les élections au Congrès en mars.

Et si les tensions se sont apaisées, la polarisation reste forte. Après l'annonce des résultats définitifs de l'élection présidentielle, la Colombie s'est divisée en deux camps. Pour certains, il s'agit d'une véritable célébration. Ils croient profondément en la possibilité d'un changement grâce à notre nouveau président.

D'autres sont plus sceptiques. Ils sont prudents et se méfient de la nouvelle administration parce qu'elle est alternative et associée à la gauche. Ce n'est pas rien, car la Colombie est traditionnellement un pays conservateur. C'est la première fois dans l'histoire que notre pays élit un président de gauche.

Le temps de l'espoir

Mais, malgré la polarisation persistante, je suis plein d'espoir pour mon pays.

Premièrement, parce que l'élection de nouvelles forces politiques alternatives au Congrès et au gouvernement national ouvre une fenêtre d'opportunité pour le changement en Colombie. Il y a une énergie renouvelée pour approfondir la paix et travailler à des politiques plus inclusives.

Deuxièmement, malgré les tensions, les élections législatives ont été parmi les plus inclusives de notre histoire.

 

Le nombre de femmes au Congrès a augmenté de façon spectaculaire, atteignant le chiffre record de 51 sièges. Le nombre d'élus issus de la communauté LGBTQI+ a également triplé par rapport au Congrès précédent.

Les deux candidats à la vice-présidence étaient des femmes d'origine africaine. La gagnante, Francia Marquez, est bien connue pour son soutien aux communautés les plus vulnérables et pour son étroite collaboration avec les mouvements locaux de défense des droits de l'homme et de l'environnement.

Perspectives d'avenir

Beaucoup de choses ont donc changé en Colombie. Nous avons élu un Congrès divers et varié. Mais l'ordre du jour a également changé.

 

 

Par exemple, le nouveau président a annoncé de vastes réformes en matière de fiscalité, de pensions et d'agriculture, entre autres.

Au NIMD, nous espérons que le nouveau Congrès et le nouveau gouvernement travailleront sur un système démocratique plus égalitaire qui garantisse une participation inclusive à la politique et aux élections. Il est grand temps de procéder à une réforme politique qui mette les réglementations en conformité avec la situation actuelle en Colombie.
Dans ce cadre, il est temps de prendre des mesures en faveur de la parité, de l'alternance et de l'universalité afin de promouvoir les droits politiques des femmes. Nous avons besoin d'un quota de 50% pour les femmes au parlement, par exemple.

 

Il est également temps que nos institutions politiques renforcent leur engagement en faveur de la paix dans notre pays. Je me réjouis que le nouveau gouvernement ait promis ce qu'il appelle une "paix totale". Il s'agit d'un type de paix qui va au-delà de ce qui a été promis dans l'accord de paix. Il ne s'agit pas seulement de l'absence de conflit, mais aussi de la garantie d'une qualité de vie décente pour tous les Colombiens. Dans le cadre de ces efforts, le gouvernement s'est engagé à ouvrir un dialogue plus inclusif avec les groupes qui étaient auparavant exclus des pourparlers de paix.

Cela réveille certainement l'espoir de ceux d'entre nous qui, depuis de nombreuses années, promeuvent une paix réelle et l'inclusion dans notre pays.

 

 

Notre rôle à la NIMD

Alors que le nouveau président et le nouveau congrès prennent leurs fonctions, le NIMD s'engage à poursuivre son travail pour soutenir l'inclusion des groupes sous-représentés dans la démocratie colombienne.

Nous travaillerons avec le nouveau Congrès et le nouveau gouvernement, en leur apportant notre soutien par le biais d'un dialogue multi-acteurs. En contribuant à rapprocher ces institutions des citoyens, nous espérons les aider à élaborer des politiques publiques de manière inclusive et efficace.

Dans le cadre de notre travail sur la politique d'inclusion, nous continuerons à.. :

• faciliter les réformes politiques et aider les institutions démocratiques colombiennes à se moderniser selon les principes de la gouvernance ouverte.
• soutenir le dialogue entre les acteurs politiques de l'ensemble du spectre politique. Leur consensus servira de base à l'élaboration de politiques publiques adaptées aux contextes locaux.
• promouvoir les droits politiques des femmes, par le biais de notre travail avec la commission du congrès et la commission sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité.
• contribuer à l'élaboration de nouveaux cadres visant à garantir la participation et la représentation politiques des femmes et des groupes traditionnellement marginalisés.

(En savoir plus sur notre travail en Colombie)

Nous sommes ravis d'assumer ces tâches et de poursuivre notre travail en faveur d'une Colombie plus inclusive, où la paix est enracinée et où tous les groupes ont le droit et les moyens de faire entendre leur voix par le biais de la politique.