Le dialogue soutenu par la NIMD ouvre la voie aux réformes au Mali

Les 30 et 31 octobre, le NIMD Mali a organisé une réunion de haut niveau sur les réformes électorales, contribuant ainsi à renforcer la crédibilité des élections dans le pays. La crédibilité des élections est essentielle pour une gouvernance responsable et un transfert stable du pouvoir entre les cycles électoraux.
Pendant deux jours de dialogue, les partis politiques (majorité et opposition) et les organisations de la société civile ont dressé une liste de réformes prioritaires, qui a été présentée au ministre des réformes institutionnelles et au ministre de l'administration territoriale. Un comité mixte sera chargé du suivi des recommandations.
Dialogue au Mali et rôle de la NIMD
Au lendemain des élections de 2018, un dialogue national inclusif a été lancé par le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. Cependant, l'opposition a refusé d'y participer, affirmant qu'elle n'avait pas été suffisamment consultée lors de la préparation du processus de dialogue, et qu'il y avait un risque qu'elle soit mise à l'écart en conséquence. Il restait cependant nécessaire de progresser sur la question très importante de la réforme électorale. Le NIMD, avec le soutien des ministres de la Réforme institutionnelle et de l'Administration territoriale, a donc consulté les partis politiques et la société civile sur cette question, ouvrant ainsi la voie à un consensus sur les actions prioritaires.
Le NIMD a travaillé avec d'autres organisations basées au Mali pour dresser un inventaire de toutes les propositions de réforme électorale avancées par les partis politiques, la société civile et la communauté internationale depuis le début de la crise en 2012. Dès que le NIMD a commencé ces consultations avec les partis, il est apparu clairement qu'il y avait un large consensus sur la nécessité d'aller de l'avant avec la réforme électorale, avec une très longue liste de propositions avancées. Avec ces informations en un seul endroit, prêtes à être utilisées par les partis, le NIMD a convoqué la réunion de haut niveau.
L'objectif de la réunion de haut niveau était de donner la priorité à un nombre limité de réformes qui, ensemble, contribueraient à restaurer la confiance du public malien dans les élections. Ainsi, le gouvernement malien pourra assurer sa légitimité démocratique et renforcer sa capacité à gouverner efficacement.
La réunion a montré qu'il n'y a pas de désaccord politique sur la nécessité d'une réforme électorale, ni même sur les réformes à entreprendre en priorité.
L'étape suivante du processus
La cérémonie de clôture s'est déroulée en présence des ministres de l'administration territoriale (responsables des partis politiques) et du ministre des réformes institutionnelles, qui a déclaré qu'il baserait les futures réformes électorales sur les conclusions de la réunion de haut niveau. Les partis et les organisations de la société civile présents ont affirmé qu'ils continueraient à réclamer des réformes électorales sur la base du dialogue.
Le NIMD mettra en place un groupe de suivi, composé d'un nombre limité mais représentatif de participants à la réunion. Ce groupe recevra une formation en lobbying et développera une stratégie de lobbying pour donner suite aux conclusions de la réunion.
Pourquoi les partis maliens veulent-ils des réformes électorales ?
Le développement économique et les progrès politiques au Mali ont été freinés par des années de crise et de violence à l'intérieur du pays. Pour mettre fin aux troubles, il est essentiel d'assurer la stabilité des élections et d'obtenir le consentement de la population pour le gouvernement.
Tous ceux qui suivent l'actualité auront vu le Mali faire la une des journaux depuis que le nord du pays a été frappé par une rébellion en 2012. Le coup d'État qui a suivi a conduit à une occupation du nord du Mali par les djihadistes, qui ont saisi l'occasion pour imposer leurs propres lois dans la région en l'absence du gouvernement.
En 2013, une opération menée par la France a permis au Mali de reprendre le contrôle de la majeure partie de son territoire, mais la communauté internationale l'a contraint à négocier avec les rebelles. Cela a conduit à un accord de paix en 2015, dont la mise en œuvre s'est avérée extrêmement difficile. Entre-temps, les djihadistes ont continué à attaquer l'État, capitalisant sur la méfiance des citoyens à l'égard de l'État et de la classe politique, attisant la violence au sein du Mali....
Les troubles se sont poursuivis jusqu'aux élections présidentielles de 2018 au Mali, qui se sont soldées par une crise post-électorale. Le principal leader de l'opposition n'a pas accepté les résultats des élections annoncés par la Cour constitutionnelle. Les années de troubles et d'incertitude électorale ont eu pour conséquence que les partis souhaitent renforcer la transparence électorale afin de pouvoir donner la priorité aux politiques de développement, par opposition à la gestion des crises des années précédentes.