Les élections en Amérique latine : Renforcer la démocratie ou alimenter le mécontentement ?

NIMD et International Crisis Group a organisé une table ronde sur les élections, la démocratie, la paix et les conflits en Amérique latine.
Le débat a eu lieu au bureau de l'International Crisis Group à Bruxelles le 19 avril et a porté sur le rôle que les élections peuvent jouer pour renforcer la démocratie ou alimenter le mécontentement.
Élections et démocratie en Amérique latine
Les élections sont un indicateur important de la qualité de la démocratie et un test permettant de déterminer si les différences sociales et politiques peuvent être gérées pacifiquement. Le nombre de partis politiques qui y participent, l'influence des ressources financières sur les résultats et le rôle joué par les femmes, les jeunes ou d'autres groupes traditionnellement sous-représentés sont autant d'éléments qui indiquent, d'une manière ou d'une autre, le degré d'inclusion.
Le fait que les résultats finaux soient respectés ou contestés par une grande partie de l'électorat est une autre mesure cruciale de la santé d'une démocratie.
Ceci est particulièrement pertinent dans le contexte de l'Amérique latine. 2018 est une année critique pour les démocraties de ce continent. Des élections présidentielles et/ou législatives ont lieu en Colombie, au Salvador, au Costa Rica, au Venezuela, au Paraguay, au Mexique et au Brésil. Tous ces pays sont en proie à de vives inquiétudes concernant les questions économiques et de sécurité et à une grande méfiance de la population à l'égard de leurs élites dirigeantes. Cette méfiance entraîne souvent des divisions et une polarisation au sein des sociétés.
La table ronde
Au cours de la table ronde, des experts et des praticiens ont réfléchi à ces élections récentes et à venir, et ont abordé un certain nombre de questions clés :
- Comment la corruption et les pratiques illicites influencent-elles les processus démocratiques ?
- Que peuvent faire les hommes politiques et les praticiens pour favoriser des élections responsables et transparentes ?
- Et qui sont les acteurs politiques qui profitent de la demande croissante du public pour un processus décisionnel transparent et de son mécontentement face à la corruption, à l'insécurité et à la faible croissance économique ?
Plus concrètement, l'événement s'est concentré sur les enseignements à tirer des suites turbulentes des élections de novembre 2017 au Honduras, ainsi que sur la réponse de la Colombie à la première participation des FARC aux élections législatives et sur les effets possibles du système électoral discrédité du Venezuela sur la paix et la stabilité.
Parmi les orateurs et les panélistes, on peut citer
- Ivan Briscoe, directeur de programme pour l'Amérique latine et les Caraïbes, International Crisis Group
- Gianfranco Bochicchio, chargé de mission, Démocratie et observation électorale, Service européen pour l'action extérieure
- Angela Rodriguez, directrice pour la Colombie NIMD
- Heleen Schrooyen, gestionnaire principale de programme pour l'Amérique latine, NIMD
Conclusions et recommandations
À la suite de cet événement, le NIMD a dressé une liste de conclusions et recommandations sur le renforcement de la démocratie en Amérique latine.