Mali : les jeunes jouent un rôle central dans la reconstruction du pays

79,20% des Maliens ont moins de 35 ans, sur une population estimée à plus de 22 millions - selon le 5ème Recensement Général de la Population et de l'Habitat. Pour améliorer la situation de la jeunesse malienne à l'horizon 2023, un grand événement a été organisé sous la forme d'États généraux de la jeunesse (EGJ).
Cette année, l'EGJ a facilité les échanges et les débats entre les jeunes et les décideurs publics. Les forums ont été organisés dans 600 communes, 19 régions et à travers 31 représentations diplomatiques de la diaspora. Quelque 40 000 jeunes y ont participé, chargés de diagnostiquer et de réfléchir à des solutions aux préoccupations des jeunes Maliens.
La cérémonie de clôture s'est déroulée en présence des plus hautes autorités du pays, dont le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita. C'est au cours de cet événement que les jeunes ont partagé avec le colonel Assimi Goita les recommandations qu'ils ont élaborées au cours de l'événement - 256 au total.
Révision des codes et pratiques de gouvernance
De 2019 à 2020, le NIMD Mali a financé une recherche sur les valeurs dans les aires culturelles concernant la gouvernance et la démocratie au Mali. L'étude a révélé que les perceptions de la démocratie et de la gouvernance varient selon les aires socioculturelles et géographiques. L'une de ses conclusions recommande de repenser la démocratie, ou du moins les conditions de sa mise en œuvre, pour qu'elle corresponde aux réalités locales, facilitant ainsi l'adhésion des populations aux principes démocratiques.
Au cours des dernières années, en partie avec nos partenaires, le NIMD Mali a travaillé au renforcement du débat démocratique au Mali.
D'une part, en amplifiant les voix maliennes pendant la période de renouveau politique, mais aussi en partageant les perspectives des citoyens avec les décideurs nationaux afin de s'assurer que les voix des citoyens sont prises en compte dans les réformes politiques et institutionnelles à l'ordre du jour de la transition.
Former les bâtisseurs de Mali Kura
Grâce à ses programmes PoD (Power of dialogue) et PREFODEP (Programme d'École de Formation Démocratique et Politique), le NIMD soutient de nombreux groupes politiques différents à travers le spectre politique - y compris les organisations de jeunes et de femmes regroupées au sein du Consortium des organisations civiques et politiques de jeunes et de femmes (COCPJF).
Le Consortium, comme l'explique son porte-parole Mamadou Sanssi Bah, a participé activement aux différentes phases des Etats Généraux. "Les jeunes des partis politiques se sont répartis dans les sept groupes thématiques et ont formulé des propositions visant à prendre en compte les plaidoyers de la COCPJF". Selon Sanssi Bah, membre du comité d'organisation des EGJ, "il manquait des éléments prenant en compte certaines préoccupations spécifiques de la jeunesse malienne en général, et de la jeunesse politique en particulier. Il s'agit notamment de l'introduction d'un thème lié à la gouvernance, aux réformes politiques et institutionnelles, à l'inclusion des jeunes dans la prévention et la résolution des conflits et à la représentation des jeunes dans les instances de prise de décision". Sa présence au sein de cette commission a permis d'intégrer ces éléments dans les discussions des groupes de travail.
Les anciens élèves des écoles de la démocratie du NIMD Mali ont également été au cœur de l'EGJ, en participant aux débats et surtout en rendant compte des travaux de la phase nationale. Mady Kama Diawara - ancien élève du groupe Fily Dabo Sissoko de l'Ecole de la Démocratie du NIMD - a par exemple participé aux EGJ en tant qu'assistant-expert. Travailler en équipe pour par exemple "aider les participants à mieux orienter les échanges en facilitant la compréhension des différentes questions du questionnaire" ou "compiler les multiples rapports des niveaux communal et régional et effectuer le travail de validation des rapports au niveau national".
Participant à la cérémonie de clôture, les anciens élèves et les membres du Consortium ont entendu un message fort du chef de l'Etat, comme l'a souligné Fanta C Karembé.
"Son Excellence le Colonel Assimi Goita, Chef de l'Etat, réaffirme son engagement à mettre en œuvre les conclusions et recommandations des Etats Généraux de la Jeunesse.
Dans l'intervalle, les recommandations issues de l'EGJ seront traduites en actions dans un cadre stratégique, précisant "les activités à mettre en œuvre à court, moyen et long terme". Il est également prévu de mettre en place un cadre de suivi de la mise en œuvre des recommandations. Selon Mady Kama,
l'EGJ a permis aux jeunes de formuler 256 recommandations, par lesquelles ils se sont engagés à jouer pleinement leur rôle et à occuper la place qui leur revient dans le processus de reconstruction de l'État. Les recommandations portent sur tous les aspects de la vie de la nation et seront traduites en actions concrètes.