Déclaration commune : Sommet pour la démocratie

Avant son investiture à la présidence des États-Unis cette année, Joe Biden s'est engagé à organiser le premier "Sommet international pour la démocratie". Ce sommet mondial est l'occasion pour les partenaires du monde entier de réaffirmer l'importance de la gouvernance démocratique après 15 ans de déclin de la démocratie. Compte tenu des défis internes auxquels sont confrontées les démocraties de tous bords et des défis qui se posent sur la scène internationale, l'heure est à la réflexion et à l'action.
C'est pourquoi la NIMD s'est jointe aux autres membres de la Partenariat européen pour la démocratie (EPD)Nous sommes heureux d'annoncer que la Commission européenne et le Conseil de l'Europe, un réseau d'organisations à but non lucratif œuvrant au soutien de la démocratie dans le monde, ont signé une déclaration sur le Sommet pour la Démocratie. Ensemble, nous demandons que des mesures soient prises pour que le Sommet pour la démocratie réalise son potentiel de soutien à un véritable changement démocratique.
Nous pensons que le sommet a le potentiel de soutenir un véritable changement démocratique, de concentrer les esprits sur des priorités spécifiques et de préparer le terrain pour des engagements plus importants. L'organisation du sommet soulève également un certain nombre de questions clés qui ont une incidence sur son succès et son impact éventuels.
Quelles sont les questions à aborder ? Où l'événement aura-t-il lieu ? S'agira-t-il d'un événement unique ? Qui doit être invité ?
Toutes ces questions sont des considérations parfaitement valables pour la communauté internationale, en particulier parce qu'il est vital que le processus du sommet ne nuise pas aux efforts de soutien de la démocratie. La crédibilité du sommet repose sur un engagement commun à relever les défis auxquels la démocratie est confrontée partout dans le monde.
Dans cet esprit, nous recommandons aux gouvernements européens, aux institutions de l'Union européenne et à nos partenaires non étatiques :
1. Soutenir la préparation d'une déclaration du sommet qui reconnaisse les défis posés à la démocratie et mette en place un certain nombre d'engagements concrets.
Le sommet doit viser plus qu'une déclaration sur l'importance de la démocratie. Une compréhension commune des défis démocratiques est nécessaire pour souligner que le sommet n'est pas simplement un exercice de politique étrangère. À ce titre, tous les participants devront être prêts à débattre de questions intérieures délicates. Cela devrait permettre de contribuer à un sommet tourné vers l'avenir qui aide à définir l'agenda de la démocratie au niveau mondial.
Les gouvernements et les acteurs non étatiques devraient être obligés de prendre des engagements spécifiques (politiques et/ou financiers, nationaux et internationaux) en rapport avec leur participation au sommet, sur quelques aspects bien définis. Nous sommes prêts à contribuer à la réflexion et aux idées concernant ces engagements, sur la base de nos évaluations et de nos recherches sur les défis internes et externes. Compte tenu de ces défis, les engagements doivent refléter l'urgence nécessaire pour soutenir la démocratie dans le monde.
2. Veiller à ce que le sommet s'inscrive dans le cadre d'une campagne plus large de renforcement de la coopération internationale en matière de soutien à la démocratie.
Nous pensons que cet événement aurait plus de chances de réussir s'il s'inscrivait dans le cadre d'une campagne beaucoup plus large de soutien et de protection des démocraties. Ce processus pourrait inclure une série d'événements de préparation et de suivi liés au sommet. Nous sommes prêts à y contribuer.
3. Préparer d'ores et déjà le suivi du sommet
Pour que les engagements des participants aient une quelconque valeur, ils devraient être accompagnés d'une forme de mécanisme de contrôle indépendant qui pourrait également offrir un soutien. Le sommet devrait inciter les États à accepter un soutien mutuel dans le renforcement de leurs démocraties, par exemple par le biais d'évaluations régulières par les pairs. Cela ne nécessite pas la création d'un nouvel organe, mais peut être intégré dans les structures internationales existantes.
4. Éviter la tentation de limiter le sommet à un domaine politique particulier ou à un élément clé de la gouvernance démocratique.
Nous sommes favorables à une approche large du thème du sommet. Se concentrer sur une question spécifique risque de limiter l'efficacité du sommet. Les discussions devraient donc porter sur 1) les menaces pesant sur les principaux aspects de la gouvernance démocratique - comme l'inclusion, la liberté d'expression, la polarisation, la lutte contre la corruption, l'intégrité électorale et 2) les principaux défis politiques que la démocratie doit aider à relever - comme le climat, la santé mondiale, la communication numérique, la reprise économique et la justice sociale. Ce n'est qu'en combinant ces deux domaines que le sommet lui-même pourra contribuer à définir l'agenda international de la protection et du renouveau démocratiques.
5. Donner la priorité à l'inclusion d'une grande diversité d'acteurs du monde entier
Compte tenu des pièges potentiels liés à la sélection des délégations officielles, le sommet devrait être ouvert aux acteurs non étatiques. Nous sommes favorables à l'examen d'idées telles que la garantie que les gouvernements invitent leur opposition politique. Le sommet devrait également avoir une dimension de société civile claire, où les gouvernements entrent en dialogue avec les acteurs non étatiques, et où la société civile internationale peut présenter et débattre d'un ensemble complet de recommandations aux gouvernements.
C'est important à la fois pour le signal politique qu'il envoie et pour la construction de la coalition large et tournée vers l'avenir qui est nécessaire pour relever les défis démocratiques.
La déclaration complète et la liste des signataires sont disponibles ici.