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Interview : Une planification à long terme pour un avenir meilleur

Publié le 12-04-2018
Temps de lecture 3 minutes
  • Actualités
Kido (right) after the training.
Kido (à droite) après la formation.

Dans la réalité désordonnée de la politique quotidienne, les partis politiques sont souvent contraints de se concentrer sur des crises externes à court terme.

Comme nous ne le savons que trop bien à partir d'exemples dans nos propres pays, cela peut se faire au détriment du développement à moyen et à long terme de visions, de stratégies et de l'organisation du parti nécessaire pour soutenir ces stratégies.

Au NIMD, nous utilisons un outil appelé "planification stratégique" pour aider les partis politiques du monde entier à acquérir la capacité de se projeter dans l'avenir et d'anticiper les développements. De cette manière, les partis et les hommes politiques peuvent se préparer de manière adéquate à faire face aux événements politiques, aux demandes de la société et aux changements démocratiques.

Les 8 et 9 mars 2018, le NIMD et son partenaire, la Programme de formation au leadership au Burundia organisé une formation à la planification stratégique pour les partis politiques à Gitega, au Burundi. La plupart des partis politiques burundais ont participé à cette réunion, ainsi que l'équipe de la Commission européenne. Ministère de l'intérieur.

Kido Koenigancien vice-président de l'aile jeunesse du Parti travailliste néerlandais (PvdA) et formateur pour le Fondation Max van der StoelIl a apporté son expertise technique à la formation. Nous l'avons interrogé sur son expérience.

Pourquoi avez-vous jugé important de contribuer à cette formation ?

Je crois fermement que le partage des connaissances, de l'expérience et de la motivation est un bon moyen d'améliorer les démocraties. En outre, c'est une expérience très particulière et instructive que de travailler avec des hommes politiques qui essaient de faire avancer les choses dans un contexte incroyablement difficile.

Quelle est l'importance des échanges internationaux et de la formation pour les jeunes démocraties comme le Burundi ?

En tant que personne politiquement active, il est très facile de se perdre dans son propre contexte et il y a un risque d'essayer constamment de réinventer la roue et de s'enliser dans la politique à court terme. Partager les expériences d'autres pays et réfléchir à des questions plus larges et plus stratégiques permet de sortir les hommes politiques de ce contexte et d'agir sur le long terme.

Comment votre propre expérience au sein d'un parti politique vous a-t-elle aidé à aider les partis burundais à développer une vision organisationnelle ?

Commençons par dire qu'aucun parti n'est parfait et qu'aux Pays-Bas, les partis et la démocratie ont encore besoin d'un travail constant. Mais en réfléchissant aux problèmes que nous rencontrons tous, vous pouvez donner un coup de pouce dans la bonne direction. Il s'agit de discuter des questions plus profondes de la représentation, de la légitimité et de la responsabilité afin de parvenir à une organisation de parti qui puisse s'engager efficacement en faveur d'une société meilleure. Le fait d'avoir souvent vu passer ces questions permet d'orienter les discussions et la réflexion, sans pour autant devenir normatif.

Comment pensez-vous que la formation a été accueillie ?

J'ai un très bon sentiment à ce sujet. Les participants se sont détendus lors des discussions en plénière, se sont montrés très curieux de mon expérience aux Pays-Bas et ont participé activement aux séances de travail. Le contexte local est compliqué et on a parfois l'impression de mener une bataille difficile. Mais quand on voit les participants écrire des notes et des plans pour un meilleur avenir de leur parti, on sait qu'il y a toujours de l'espoir.

Pouvez-vous décrire une réaction agréable de la part des participants ?

Apparemment, ils m'ont trouvé assez cool pour m'inviter à boire un verre après la formation. Ils ont également posé des questions surprenantes sur des points de détail : "Pourquoi le PvdA a-t-il un chef de parti ? et Comment forme-t-on une coalition et que font les partis d'opposition ? Pourquoi est-il si difficile de trouver des femmes de qualité pour notre parti ? Ce sont ces questions qui m'ont fait penser : OUI ! Vous l'avez compris : ce sont les choix auxquels nous sommes confrontés en tant que partis politiques. J'espère qu'ils utiliseront les exercices et les exemples néerlandais pour leur propre développement.

Notre travail au Burundi

Le Burundi est un pays où la politique est souvent polarisée et dominée par la question de savoir qui est au pouvoir. Le NIMD estime qu'une démocratie bénéficie de partis forts dotés d'une vision claire. Avec son partenaire, le Burundi Leadership Training Program, le NIMD aide les partis politiques à développer cette vision à long terme. En apportant l'expérience de son réseau international. En offrant des outils techniques pour passer de la politique du pouvoir à des partis axés sur les politiques. Et parfois, en posant simplement les bonnes questions.